Accueil Actualités Les nouragues Zoom sur le suivi MONITOR (financé par la station de recherche CNRS des Nouragues, le LEEISA et le MNHN)

Zoom sur le suivi MONITOR (financé par la station de recherche CNRS des Nouragues, le LEEISA et le MNHN)

Zoom sur le suivi MONITOR (financé par la station de recherche CNRS des Nouragues, le LEEISA et le MNHN)
 
Ecrit le : 18 mars 2019   |   Catégorie : Les nouragues

Un micro positionné en sous-bois, un autre placé en canopée à 35m de hauteur et voici l’équipe du projet Monitor parée pour suivre la biodiversité forestière des Nouragues…uniquement grâce à des enregistrements sonores !
Ces derniers ont lieu toutes les quinze minutes, et captent ce qui est du domaine de l’audible et un peu plus, de quelques Hertz (sons très graves) à plus de 20kHz (sons très aigus). Le tout sans perturber le milieu étudié.

L’objectif ? Connaitre les variations acoustiques de la forêt au cours de la journée et des saisons, puis de suivre l’évolution de ces caractéristiques sur plusieurs années ! Le but est d’estimer la biodiversité forestière à travers celle du son. Puis, tenter d’associer l’évolution du paysage sonore de la forêt à des modifications d’origine anthropique comme le changement climatique, la déforestation ou la chasse.

Le tout repose sur l’hypothèse suivante : dans une forêt non perturbée, chaque espèce occupe des fréquences sonores propres. Cet étagement, fruit de l‘évolution, est différent dans les forêts perturbées, où plusieurs espèces partagent le même « étage sonore » alors que d’autres sont vides.

L’analyse des fichiers son, relevés par les agents CNRS en station, est ensuite réalisée par le groupe EAR (EcoAcoustic Research) du Museum National d’Histoire Naturelle. A chaque fichier son est associé une série d’indices mathématiques.

La méthode a été testée quelques mois en 2014 sur l’Inselberg des Nouragues, grâce à la pose de quatorze magnétophones. Cette étude avait démontré une différence de biodiversité entre canopée et sous-bois, une très forte diversité horizontale et une grande variabilité sonore à l’aube comme au crépuscule.

Ces techniques s’avèrent complémentaires avec les suivis au long terme menés par les réserves naturelles, dont notamment le STOC EPS, basé sur l’écoute des chants d’oiseaux. Conservation et recherche ont donc des partitions communes écrire sur le sujet !

Pour plus d’information :
httpss://sonotheque.mnhn.fr/sounds/mnhn/so/2019-64
Rodriguezetal_EcolInfo_2014
Sueur&Farina_Biosemiotics_2015
Ulloa_etal_EcolInfo_2016
Ulloa_etal_EcolIndicators_2018

 

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