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Le CEBA fête les 30 ans de la station avec la réserve

Le CEBA fête les 30 ans de la station avec la réserve
 
Ecrit le : 13 octobre 2016   |   Catégorie : Les nouragues

Le Centre d’Etude de la Biodiversité Amazonienne (CEBA), qui fédère un réseau d’équipes de recherche en Amazonie, a réuni des dizaines de chercheurs lors de son meeting qui s’est tenu le 6 et 7 octobre dernier. Bien des programmes de recherches menés en Guyane ont été présentés, notamment sur le changement climatique, les flux de carbone, les réponses des plantes aux changements climatiques, l’influence de l’homme sur la structuration de la forêt d’aujourd’hui ou encore l’épidémiologie en Guyane. La diversité disciplinaire des chercheurs était impressionnante: archéologues, ethnologues, botanistes, écologues, épidémiologistes… ils sont venus tous échanger et partager leurs travaux et résultats.

Nombreux sont ceux qui sont déjà venus aux Nouragues pour réaliser tout ou une partie de leurs études. Ce fut donc l’occasion de présenter une rétrospective sur les 30 ans de la station scientifique des Nouragues, qui bénéficie d’une renommée internationale, logée au coeur d’une réserve naturelle avec qui elle travaille pour articuler au mieux recherche et conservation.

30 ans? réellement? des scientifiques avaient déjà repéré les lieux bien avant 1986, date de la construction officielle de la station… Daniel Sabatier était alors de la partie, dans les années 70, quand une équipe de chercheurs du Muséum National d’Histoire Naturelles de Paris, l’Orstom (actuel IRD) et le CNRS choisissait de s’installer au pied du saut Pararé.  Le site des Nouragues, façonné par l’occupation précédente des amérindiens Norak (dont la réserve tient le nom) puis des exploitants de gomme de balata et de bois de rose, présente un couvert hétérogène original et singulier qui attira les botanistes….

Depuis ces premières études, les scientifiques n’ont eu de cesse de s’intéresser aux Nouragues, jusqu’à installer au pied de l’inselberg une station scientifique en 1986. A Pararé, le projet COPAS lancé en 1997 (système de 3 tours métalliques permettant d’accéder à tous les étages de la forêt depuis une nacelle suspendue) entretient le rêve d’accéder à la canopée pour percer le mystère d’un écosystème si peu connu et non moins fascinant.

En 1995, la réserve est créée pour protéger le site et permettre de poursuivre les recherches sur une zone préservée de l’impact anthropique. Le camp Arataï est alors ouvert pour accueillir les jeunes guyanais et les touristes qui bénéficieront alors d’informations en lien direct avec les résultats de la recherche.

Aujourd’hui, la station fête ses 30 ans, aux côtés de la réserve, 10 ans plus jeune. Les challenges sont toujours nombreux: contraintes logistiques, sécurité et orpaillage illégal, pérennisation des postes liés à la station, défi technologique pour attirer les chercheurs à l’international, tout en s’inscrivant, avec l’aide de la réserve, à la dynamique du territoire guyanais.

Daniel Sabatier (chargé de recherche à l’IRD), Philippe Gaucher (directeur technique de la station, CNRS) et Jennifer Devillechabrolle (conservatrice de la réserve des Nouragues, ONF) sont venus présenter ces challenges et partager leurs « expériences nouraguiennes » aux chercheurs du CEBA.

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